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Red Dead Redemption Undead Nightmare : Un western horrifique qu'on aimerait bien voir nous hanter plus souvent

  • Photo du rédacteur: Jirolondon
    Jirolondon
  • 23 oct. 2024
  • 14 min de lecture

Dernière mise à jour : 26 oct. 2024



Pour célébrer Halloween, je me sentais d’humeur à écrire sur une de mes expériences vidéoludiques horrifiques préférées. De base je suis très peu friand des jeux d’horreur. Je n’ai touché à aucun Dead Space, Silent Hill ou encore Alien Isolation. Cependant, la proposition de Rockstar Games de vivre une aventure baignée de fantastique dans un monde qui m’est déjà extrêmement familier, à savoir celui de Red Dead Redemption, m’était impossible à ignorer. Je vanterai ici les réussites de ce DLC, autant sur la direction artistique que sur l’écriture, avant d’exprimer mes regrets face à l’absence d’une expérience similaire sur Red Dead Redemption II.


Attention, cet article contient des spoilers pour Red Dead Redemption, Red Dead Redemption II, Undead Nightmare ainsi que GTA V ! Ne lisez pas plus bas si vous êtes innocent de toute révélation majeure !


Une inspiration des films de genre et un portrait au vitriole de l'Amérique


Undead Nightmare, aussi appelé joliment en français Les cauchemars d’outre-tombe, est un DLC solo de Red Dead Redemption sorti le 26 octobre 2010, proposant une histoire alternative à la trame principale d’une quinzaine d’heures environ. Notre protagoniste John Marston coule des jours paisibles dans son ranch à Beecher’s Hope avec sa famille, sa vie de hors-la-loi en bande loin derrière lui. Mais lors d’une nuit orageuse, sa femme et son fils sont frappés d’un mal s’apparentant à une mutation zombie. Après les avoir soigneusement séquestrés, il écume les contrées sauvages de l’Ouest américain à la recherche de réponses et surtout d’un remède…


Ce DLC est sorti dans une période où les récits d’infectés rampants avaient le vent en poupe. Le premier épisode de la série The Walking Dead paraît idéalement le 31 octobre 2010 tandis que le mois suivant, c’est Call of Duty Black Ops et son mode zombie addictif au lore intriguant qui voit le jour. Cependant, l'intention des développeurs n'était pas de suivre ou d'instaurer une mode avec cette histoire de revenants cannibales. L’ex coprésident de Rockstar Games, Dan Houser, explique ce choix dans une interview donnée à Gamespot en donnant comme justification première l’accointance du concept du zombie avec un gameplay de jeu de tir à la troisième personne. En effet, viser la tête des infectés n’allait pas vraiment à l’encontre des règlements de compte à la O.K Corral. Au contraire, cela collait parfaitement bien avec la mécanique emblématique de la saga, celle du "Dead Eye", ou "Sang Froid" en français, capacité du héros à pouvoir ralentir le temps afin de marquer ses cibles et les abattre une à une dans un déferlement balistique retentissant. Enchaîner l’explosion des boîtes crâniennes des zombies à l’aide de cela permet de créer des scènes d’action accrocheuses et pour le coup très défouloirs. Dan Houser donne aussi comme argument un choix esthétique. L’idée d’imaginer des silhouettes de zombies arpenter ces vastes plaines plaisait énormément à l’équipe de développement qui avait en tête de retranscrire une ambiance de film d’horreur des années 70. Chose qui se retrouve dans la colorimétrie et surtout la musique, évoquant toutes deux les plus grandes œuvres d’un John Carpenter ou d’un Georges A. Romero. Étant donné l'époque de l'action, à savoir les années 1910, il est impossible de ne pas retrouver un certain écho aux films de monstre classiques des années 30 comme Frankenstein ou The Wolfman, tout un mouvement artistique qui a inspiré les grands cinéastes cités plus haut. Undead Nightmare est d'ailleurs conscient de cet héritage cinématographique. Il nous le prouve à travers une mission très amusante où notre héros est chargé par un réalisateur en herbe de capturer un zombie afin de le faire tourner dans ce qui est censé être le premier film d'horreur de l'Histoire. Le ton général de l'aventure peut également rappeler la série Les contes de la crypte ou la saga Evil Dead puisqu'on y retrouve ce même esprit délicieusement trash combiné à une horreur granguignolesque.


Quelqu'un a empoisonné le point d'eau !

Une fois Undead Nightmare lancé, le ton est donné. La vaste contrée de New Austin est baignée d’une lumière jaunâtre, les hautes herbes sont caressées par des nuages de brouillard grisés, des chauves souris s’envolent au moindre coup de feu que nous tirons et des grognements de charognards bipèdes retentissent au moindre recoin que nous arpentons. C’est comme si tout le pays était rongé d’un mal-être qui le souille de l’intérieur. Pour reprendre les termes de Dan Houser, le but derrière la conception d’Undead Nightmare était aussi de confronter tous ces personnages connus des joueurs grâce à l’histoire principale face à ce phénomène apocalyptique et d’imaginer quelles seraient leur réaction. Certains demeurent rationnels, d’autres sombrent dans la folie, certains sont arrivistes et profitent de la situation tandis que d’autre déploient tous les moyens en leur possession pour trouver une solution. La finesse d’écriture des dialogues dresse de nombreux parallèles avec la réalité encore persistante de nos jours, donnant un portrait de l’Amérique profonde et détachée. En effet, comme cause de l’épidémie, des personnages accusent un complot du gouvernement quand d’autres rejettent carrément la faute sur les mexicains. Mention spéciale à cet échange lunaire que John Marston a avec un marchand bien connu de l’histoire originale, à savoir Herbert Moon, le principal commerçant de la ville d’Armadillo. Ce dernier déclare dans une tirade sangrenue que l’épidémie a été déclenchée par les « britanniques homosexuels catholiques et juifs », les mêmes « qui ont  tué Lincoln », afin de prendre le contrôle des États-Unis. Derniers mots qu’il aura avant de se faire dévorer de façon cathartique par une horde de zombie d’ailleurs... Avec l’épidémie de Covid que nous venons de vivre, Undead Nightmare peut être perçu comme une satire des grandes civilisations modernes rongées par l’étroitesse d’esprit et la désinformation.


They're eating the pets !

Au milieu de tout ce chaos, John Marston et sa force de caractère déjà tangible en ressort encore plus charismatique. Il est l’homme d’action qui agit avant de penser, rude dans ses interactions et pas forcément doté d’un esprit fin, mais qui contribue à améliorer la situation via sa maîtrises des armes à feu. Son passif de bandits de grand chemin l’a bien aidé dans ce domaine et son savoir en matière de distribution de plomb est vu comme une bénédiction par les rares survivants de cet enfer. Il arbore malgré lui un rôle d’exorciste chassant les démons non pas à l’aide d’un chapelet mais d’un six-coups. La classe à son état pur. En supplément, l’histoire n’est pas désuète d’humour. Beaucoup d’interactions ou de répliques prêtent à sourire. Comme lorsque John Marston lâche « I think I looted you the first time you die... » en fouillant un cadavre. Ou encore lorsqu’il conseille à une bonne sœur craignant pour son âme après avoir abattu un zombie d’invoquer la légitime défense puisque « ça marche toujours pour lui ». Ces instants d'humour noir cohabitent avec des instants frissonnants diablement mis en scène. Les phases de purgation de cimetière, où John Marston doit brûler des cercueils tel un inquisiteur médiéval sous un orage battant ont de quoi être frémissants. À cela s'ajoute un aspect "survival horror " puisque les munitions sont limitées. Il n'est plus possible de refaire le plein de balles chez un armurier, attention donc à ne pas mitrailler à tout va. L'arsenal de John Marston a également le droit à une refonte qui va dans ce sens puisqu'en plus de ses habituelles dynamites ou bouteilles incendiaires, il est également doté d'eaux bénites dont le jaillissement sur la figure des zombies provoque des geysers aux flammes bleutées. Un équipement digne d'un Van Helsing ou d'un Simon Belmont !


Errer dans les plaines à la simple lumière de sa torche est une expérience à part

Un bestiaire qui convoque l'imaginaire collectif et les croyances ancestrales


Une autre raison pour laquelle j’aime énormément Undead Nightmare, c’est l’exploitation que les développeurs ont fait des plus grandes légendes urbaines du continent nord-américain et comment ils les ont incorporé dans leur création virtuelle. Le déferlement d’une malédiction qui vient s’abattre sur un monde de Far West permet de justifier l’apparition de plusieurs créatures mythiques qui hantent les rêves de ses habitants. Cela marche terriblement bien dans ce monde qui n’est pas encore totalement modernisé, où les frontières entre la Nature et la civilisation se confrontent directement. Les moyens de relayer les informations n’étant pas encore au point, les « on dit » et les commérages déforment l’authenticité des faits pour donner naissance à un bestiaire folklorique rempli de cryptides. En plus de la palette de zombies à affronter, qui se divise en quatre types (les normaux, les brutes, les rampants, les cracheurs) et dont le design évoque parfois des rites vaudous, des spécimens tout droit sortis des livres de cryptozoologie sont présents. Ainsi, en guise d’ultime défi de chasse, John Marston doit abattre le chupacabra, créature canine réputée pour boire le sang des chèvres une fois la nuit tombée dans les désert mexicains. Notre héros a aussi la possibilité de dompter les terrifiants chevaux de l’Apocalypse qui hantent les contrées de leur galops lugubres annonciateurs du Jugement Dernier. Chacun des chevaux a un pouvoir et une apparence propres qui proposent une nouvelle façon de se déplacer. Encore une fois, c’est une mécanique de gameplay qui a influencé sur l’incorporation d’un élément fantastique. Quelle idée de génie de nous proposer de jouer les cavaliers de l’Apocalypse dans un jeu où le déplacement à cheval constitue une majeure partie de l’action ! Les développeurs sont allés chercher dans les écrits chrétiens pour donner vie à leurs équidés divins et leur découverte constitue une des quêtes les plus accrocheuses de Undead Nightmare. Mon préféré est « Guerre », le cheval apporteur de conflit, qui dans ce jeu arbore une robe rouge de sang avec une crinière et une queue enflammées. En supplément de cette écurie déjà impressionnante, il est possible de capturer une licorne qui ne demande qu’à être débusquée dans une des régions les plus reculées de la map du jeu…


Ma version préférée de Ghost Rider, n'en déplaise à Nicolas Cage...

Mais la meilleure utilisation de ces créatures légendaires est sans nul doute celle que les développeurs ont fait du bigfoot (ou sasquatch). Dans la forêt enneigée de Tall Trees, John Marston va à la rencontre d’un trappeur terrorisé qui le prie de l’aider dans sa chasse au bigfoot, apparemment mangeurs d’enfants. Nous entamons donc une session de traque où nous abattons une demi douzaine de ces géants velus. Une fois la dernière cible repérée, une cinématique incroyablement touchante se présente. John Marston tient en joue un bigfoot en sanglot, dos à un arbre. Ce dernier maudit son sort, il est le dernier de son espèce, sa famille a disparu. Il martèle cette réplique devenue culte parmi les fans du jeu :


« Shoot me human ! Shoot me ! »


Marston justifie ses actes à cause de la soi-disant appétence pour la viande humaine que ces créatures ont. Le dernier des bigfoots lâche dans une dernière plainte pleine de rage que lui et ses semblables ne sont que des mangeurs de baies et de champignons. C’est au son d’une mélodie triste qu’il se rassoit en délivrant cette réplique déchirante :


« Shoot me. I can’t take it anymore. Make it stop... »





Un passage étonnamment émouvant pour ce qu’il est, un dialogue entre un cow-boy et un simili Chewbacca, mais cette soudaine remise en question des actions du protagoniste ainsi que l’interprétation des comédiens en font une des cinématiques les plus mémorables qu’il est possible de voir dans un jeu vidéo. Cependant ce n’est pas seulement ces éléments qui en font un chapitre exceptionnel. Toute cette quête n’est qu’un immense pied de nez aux joueurs génialement orchestré par les développeurs de Rockstar Games. À l’époque de Grand Theft Auto San Andreas, sorti en 2004, une rumeur circulait parmi les joueurs comme quoi un bigfoot pouvait être trouvé dans une des forêts de la map. Mais il ne s’agissait que d’un canular, déclenché par un joueur qui avait utilisé un mod pour faire apparaître le monstre. Rockstar Games a donc eu la brillante idée de justifier l’absence du bigfoot en nous proposant de participer au passage de son extinction dans Undead Nightmare. De plus, le succès obtenable après que John Marston ait abattu un spécimen se nomme justement « Plus la peine de chercher, CJ ». Il s’agit du nom du protagoniste que nous incarnons dans San Andreas. Les développeurs nous signifient donc que ce n’était vraiment pas la peine de se donner autant de mal pour courir après cette fausse rumeur. En conclusion, le clin d’œil ultime se trouve dans Grand Theft Auto V, sorti en 2013, dans lequel une quête se débloquant après la complétion à 100 % vient lier ces deux univers En contrôlant Franklin, nous pouvons rencontrer un chasseur arborant une tenue similaire à celui qu’a croisé John Marston. Armé de son sniper, il nous demande de chasser le bigfoot. En restant près de lui avant de partir en vadrouille, nous pouvons d’ailleurs l’entendre déclarer que son « arrière arrière grand-père  serait fier de lui », nous révélant que ces deux chasseurs sont de la même famille. Avec Franklin, nous chassons le bigfoot à travers la forêt et une fois la cible à l’agonie, une cinématique semblable à celle de Undead Nightmare se joue. La fameuse réplique « Shoot me human » est reprise par le bigfoot qui se révèle en fait être un humain dans un costume. À la surprise de Franklin qui demande « C’est quoi ce bordel ? », le blagueur répond « À toi de me le dire ». Dernier signe qui montre l’amusement des développeurs à propos de l’imagination parfois démesurée de leur joueurs.


Une blague qui a duré 9 ans

Une proposition unique qui ne se répétera pas malgré un matériau exploitable


Vous l’aurez compris, j’adore Undead Nightmare. Mais son existence me rappelle l’absence totale d’expérience similaire qui aurait pu être faite avec Red Dead Redemption II. Tous les joueurs avait en tête ce fameux DLC une fois la suite sortie et espéraient secrètement le retour d’une aventure horrifique au sein de ce western inoubliable. Mais cela n’a jamais vu le jour… Les raisons sont nombreuses (chamboulement au sein même de l’équipe constitutive de Rockstar Games, succès retentissant de GTA Online qui a poussé à délaisser plusieurs projets pour permettre aux équipes de se concentrer dessus.) et la frustration est grande. Avec tout le contenu non utilisé de Red Dead Redemption II ainsi que ses éléments les plus cryptiques, nous aurions pu avoir quelque chose de phénoménale. La partie immergée de l’iceberg qu’est le cut-content de ce jeu nous laisse apprendre que des choses très surnaturelles auraient dû s’y trouver. Un monstre marin devait être pêché par Arthur Morgan et il aurait également pu avoir une conversation avec un géant des montagnes vivant en ermite… Certes nous pouvons être confronté à quelques expériences étranges dans le jeu de base. Comme un train fantôme apparaissant à une certaine heure, une silhouette de dame blanche dans le bayou de l’état de Lemoyne, un vampire rôdant dans Saint Denis, un voyageur temporel, une météorite écrasée au milieu de la forêt, des présences aliens, ou encore « l’homme qui nous connaît » visible uniquement dans le reflet d’un miroir dans une cabane isolée.




Je pense beaucoup à cette superbe quête impliquant l’inventeur Marko Dragic, sorte de version délirante de Nikola Tesla. Dans son laboratoire, plein de gadgets et de curseurs clignotants, isolé au milieu des bois perdus, il s’adonne à donner vie à un robot. C’est par une pluie orageuse que Arthur Morgan l’aide à jouer les Frankenstein, en crapahutant au milieu des herbes, à la recherche de points sensibles à la foudre afin d’alimenter le laboratoire, les hurlements des loups résonnant au loin. Avec ce genre de décor planté, nous avons l’impression d’être en plein dans un film d’horreur de la Hammer des années 50. Hélas, nous n’avons jamais eu de plongée totale dans un délire apocalyptique. Les seules choses qui s’en rapprochent étant des accessoires cosmétiques d’Halloween à utiliser en mode multijoueur. Le duo entre Arthur Morgan et John Marston marchait déjà excellemment bien dans Red Dead Redemption II, j’aurais rêvé les voir s’entraider face à des hordes de morts-vivants et autres créatures imaginaires...


It's alive ! ALIVE !

PS : Interprétations personnelles


Undead Nightmare est fascinant à bien des égards. Une des raison est le questionnement que ce DLC pose par rapport à la canonicité de ses évènements. En observant bien, tout ce qui se passe pourrait très bien s'inclure dans la diégèse du jeu, au moment de l'épilogue. Mais un seul élément vient tout chambouler, je parle de la mort de l'Oncle. Ce dernier est censé mourir aux côtés de John Marston lorsqu'ils repoussent l'armée américaine venue les éliminer à la fin de l'histoire. Cependant dans Undead Nightmare, c'est John qui abat l'Oncle de ses propres mains, ce dernier ayant succombé à la maladie et tenté de dévorer sa famille. Cet acte a lui seul casse tout lien avec la timeline principale, permettant d'échafauder les théories les plus farfelues. J'en ai imaginé trois de mon côté. Installez-vous au coin du feu, je vais vous conter ces histoires lugubres :


1ère théorie : Undead Nightmare est une histoire fantasmée par Jack Marston

Revenons au début du DLC. John Marston rentre d'une course sous une pluie battante , il retrouve sa femme Abigail et son fils Jack l'attendant dans son ranch. John trouve l'air extérieur étrange, les animaux agissent de façon bizarre. Abigail tricote tranquillement tandis que Jack est plongé dans une lecture fascinante. John le questionne à propos de son livre et Jack se lance dans une description fascinée de l'histoire, son imagination fertile d'adolescent stimulée par la magie de la fiction. Le moment est très touchant, une musique berçante apparaît en fondu et vient masquer les propos de Jack, ne laissant plus que le regard attendri de son père qui est fier de voir son fils s'émanciper intellectuellement. Mais les quelques mots que nous percevons avant que la bande-son ne vienne interrompre la lancée lyrique de Jack sont perturbants par leur troublante similarité avec les événements à venir. Son livre parle d'une malédiction aztèque où des croyants impures vénéraient la lune au lieu du soleil. Cela déclenche un cataclysme transformant les gens en zombie. Avant d'être interrompu par sa mère, Jack décrit la bravoure du héros de son livre qui doit combattre et décimer des vagues entières d'êtres démoniaques en attendant de trouver un remède. Tout cela résonne avec la conclusion de Undead Nightmare où John Marston découvre que l'apocalypse s'est déclenchée suite à la profanation d'un tombeau aztèque et du vol d'une relique s'y trouvant. Lors de son exploration du dit tombeau, il sera accompagnée ni plus ni moins par la déesse aztèque à qui la relique est dédiée, apparue sous forme humaine. (Un twist bien ficelé par les scénaristes puisque cette déesse est présente dans de nombreuses cinématiques en arrière-plan, laissant suggérer qu'elle observait John Marston depuis un moment et le considérait comme un potentiel élu libérateur...) Nous pouvons donc imaginer que toute l'histoire que nous jouons résulte de l'imagination de Jack, transposant le héros de son livre par son propre père. Sa vie de fermier l'ennuyant beaucoup, comme nous pouvons le constater à de nombreuses reprises dans le jeu de base où il essaye de s'évader en lisant ou en chassant en solo, au grand désarroi de son père, il n'est pas incongru de l'imaginer fantasmer une vie trépidante vécu par ce dernier. Occupé à traire les vaches et distribuer des graines, Jack préfèrerait voir son père sauver le monde au péril de sa vie, armé de son tromblon et de son revolver.


Un simple échange plus émouvant qu'il n'en a l'air

2ème théorie : Undead Nightmare est un cauchemar de John Marston

Tout simplement ! Un cauchemar ! Le titre, autant en français qu'en anglais laisse suggérer cette possibilité. Toutes les péripéties ne pourraient avoir lieu que dans l'esprit de John Marston, rongé par la culpabilité de ses actes cruels qui reviendraient le hanter dans ses rêves. Les visages connus des personnes qu'il a croisé lors de son aventure viendraient réapparaître sous une forme monstrueuse pour l'empêcher de dormir l'esprit tranquille...


3ème théorie : Undead Nightmare est le purgatoire de John Marston après sa mort

Parmi les nombreuses choses mémorables à vivre dans ce DLC, il y a la cinématique de fin. Tandis qu'un nouvel orage s'abat sur le ranch familial, une main décomposée surgit de la tombe de John Marston. Ce dernier traîne sa carcasse hors de la terre, au son de son thème musical revisité façon épouvante. Tandis qu'il repart au galop sur le dos du cheval de l'Apocalypse "Mort", un ultime texte nous dévoile ceci :


"Marston a été enterré par sa femme et son fils avec une fiole d'eau qu'il semblait chérir. Ils ignoraient tout de son utilité. Désormais, son âme est de retour sur cette terre dans le corps d'un mort vivant. Aidez le à trouver le repos éternel en accomplissant sa tâche."


Ce texte nous dévoile quelque chose d'important. John Marston a souhaité être enterré avec une fiole d'eau bénite. Comme nous l'apprenons durant l'aventure de Undead Nightmare, l'eau bénite à dose maîtrisée peut avoir comme propriété de redonner aux zombie conscience d'eux-mêmes (ou de les brûler en cas de mauvais échantillon). Marston a donc anticipé un potentiel retour de la malédiction après sa mort et a pris ses précaution afin d'éviter de devenir un cannibale affamé de chair humaine. Il resterait maître de ses moyens et pourrait sceller à nouveaux la malédiction car connaissant son origine. Mais cela est-il réellement un sort plus clément ? Le voilà condamné à errer pour l'éternité en tant qu'immortel difforme à devoir abattre des vagues sans fins de morts-vivants. Là où il les libère de leur prison corporelle en les décimant, lui ne connaîtra jamais le salut divin, car la malédiction ne peut pas être de nouveau repoussée après le endgame. Chose qui a énormément questionné les joueurs à l'époque... Mon interprétation personnelle est que Undead Nightmare est le purgatoire dans lequel l'âme de John Marston est piégée indéfiniment. Après une vie de pêchés et de crime, il devra expier ses dettes dans un pandémonium infernal remplis de monstres abominables...





Le mélange de l'horreur avec le western est quelque chose qui me plaît tout particulièrement. Si comme moi vous êtes friand de ce mélange des genres, je ne peux que vous recommander les films Bone Tomahawk, Les 8 Salopards ou encore L'homme des hautes plaines. Des univers baignant dans les plus grands poncifs de l'Ouest sauvage mais teintés d'une pointe de mysticisme ténébreux... Bon Halloween à vous !


Par Jirolondon


 
 
 

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